Extrait de réponse orale : "…Dans les deux régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, les volumes d’épicéas scolytés martelés représentent, depuis l’été 2018 et jusqu’à octobre 2019, au moins 3,5 millions de mètres cubes. (…)
Le cumul des surfaces concernées par les demandes de coupes d’urgence adressées par les propriétaires privés au CNPF - le Centre national de la propriété forestière - s’approchait de 7 500 hectares en octobre 2019.
Ces chiffres montrent bien que nous faisons face à un problème d’envergure, d’autant que la situation a continué d’évoluer depuis l’automne - on estime aujourd’hui que plus de 11 000 hectares sont touchés. En ce qui concerne les autres essences, notamment les feuillus, nous n’avons pour l’instant qu’un aperçu de l’impact de la sécheresse, qu’il convient de confirmer.
Nous faisons face à une double crise : à côté de la crise causée par le scolyte, nous affrontons une crise liée au réchauffement climatique et aux grandes difficultés que connaît la forêt française. (…)
Le 8 octobre dernier, j’ai annoncé un plan d’action concernant l’ensemble des forêts, qu’elles soient gérées par l’ONF ou qu’elles soient privées, et des communes forestières. Ce plan comporte deux volets. À court terme, il prévoit une aide à l’exploitation et à la commercialisation des bois colonisés par les scolytes. Ce dispositif incitera les propriétaires à s’inscrire dans un plan d’ensemble.
Cette aide exceptionnelle s’élèvera à 6 millions d’euros.
Le décret qui l’instaure ainsi que l’arrêté précisant les conditions d’application de ce dispositif ont été publiés au Journal officiel du 22 décembre dernier.
Il faut sortir du bois scolyté !
Nous ferons, dans les semaines qui viennent, un point sur la situation. À moyen terme, surtout, ce plan prévoit une aide à la reconstitution des peuplements - c’est cela qui est vraiment important -, qui s’élèvera à 10 millions d’euros. Les communes forestières sont éligibles à ces deux volets : dès lors, elles pourront intervenir.
A côté du problème conjoncturel des scolytes, nous devons affronter les conséquences du réchauffement climatique. Il faut mener une réflexion globale sur la situation de la forêt française.
Vous avez évoqué le nouveau directeur général de l’ONF, récemment nommé. Son objectif est d’abord de remettre l’ONF sur pied - en la matière, il y a du travail - en le désendettant et en le réorganisant pour qu’il soit au plus près des territoires.
L’ONF doit travailler davantage avec le CSFB, le CNPF et la FNCOFOR - la Fédération nationale des communes forestières - afin qu’ensemble, nous arrivions à sortir de cette situation dramatique que connaît la forêt française.
Assemblée Nationale - Question orale - 2020-01-07