Ressources humaines

Femmes managers en début de carrière : une légitimité à conquérir

Rédigé par ID.CiTé le 30/01/2020



Désormais plus diplômées que les hommes, les jeunes femmes ont rattrapé leur retard dans l’accès aux postes de cadres en début de carrière. Cependant, les fonctions de management restent inégalement réparties entre les sexes. Une inégalité qui s'exerce dans les critères de sélection, le secteur d'activité, le salaire et le degré de responsabilités, soulignant ainsi la persistance de stéréotypes de genre aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie professionnelle.

En France, depuis une quinzaine d’années, les taux d’activité féminin et masculin en début de carrière tendent à se rapprocher, particulièrement parmi les diplômé·es de l’enseignement supérieur. L’évolution des mentalités et le développement des politiques familiales participent à l’essor d’une figure de couple à double carrière, en permettant notamment aux mères de jeunes enfants de rester engagées dans leur activité professionnelle. En outre, les niveaux d’études qu’elles atteignent, en moyenne supérieurs à ceux des hommes, assoient leurs aspirations professionnelles et leur permettent d'envisager un poste de manager, c’est-à-dire de cadre à responsabilités hiérarchiques, en début de carrière.

De fait, parmi les jeunes diplômé·es en 2010, la part des femmes devenues cadres au cours de leurs trois premières années de vie active s’est avérée quasi équivalente à celle des hommes. Pour autant, elles continuaient alors d'accuser un retard sensible dès lors qu'il s'agissait d'accéder à un poste de cadre associé à des responsabilités hiérarchiques. Compte tenu de la prépondérance des hommes aux postes de direction des entreprises, de la prégnance des réseaux et de la culture de l’entre-soi, les femmes sont susceptibles d’encourir une plus grande défiance des employeurs dès lors que sont en jeu des postes à responsabilités.

Le présupposé d'un rapport au travail plus discontinu ou plus lâche chez les femmes du fait de leur implication dans la sphère domestique et familiale - ces dernières assumant encore plus des deux tiers des tâches domestiques et parentales - peut susciter des comportements discriminatoires à leur égard. Et cela d’autant plus pour des fonctions dont la dimension chronophage et la forte disponibilité temporelle et parfois géographique qu’elles requièrent constituent des freins potentiels.

Au sommaire
- Un accès aux fonctions de manager moins aisé pour les femmes
- Des perceptions genrées de la fonction de manager
- Un empiètement sur la vie familiale moins bien vécu par les femmes
- Des rémunérations qui reflètent les différences de positionnement professionnel

Céreq - Bref n°385 - 2020-01-29