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Lutte contre la pollution de l’air : où en sont les grandes agglomérations françaises ?

Rédigé par ID.CiTé le 18/12/2019



Le Réseau Action Climat, Greenpeace France et UNICEF France publient un rapport avec un classement des 12 plus grandes agglomérations françaises sur leurs efforts pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic routier.

Après avoir alerté les pouvoirs publics nationaux et locaux sur 
l’urgence de réduire la pollution de l’air et d’accompagner le report de la voiture individuelle vers les mobilités durables, les 3 organisations font le bilan des solutions existantes et de l’action engagée au niveau local ces cinq dernières années en la matière. Elles rappellent également leurs recommandations pour des villes respirables en vue des élections municipales.

Le classement passe au crible des enjeux clés :
- mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) et sortie du diesel et de l’essence,
- politique pour réduire la place de la voiture,
- aides financières pour changer de mode de transport ou de déplacement,
- développement du vélo et des transports en commun,
- mesures spécifiques pour un public plus vulnérable, les enfants.

Une conclusion sans équivoque : les élu.es locaux doivent aller plus loin, plus vite.

Aucune des grandes agglomérations françaises ne va aujourd’hui assez loin pour protéger efficacement ses habitant-es de la pollution de l’air.
Le détail de ce classement révèle que les villes et métropoles ont presque toutes mises en œuvre certaines bonnes pratiques, mais qu’aucune n’a investi suffisamment sur l’ensemble des solutions de la mobilité durable.  Or, il est essentiel de systématiser l’approche et d’étendre les bonnes pratiques à tout le territoire de l’agglomération.
"Quant aux enfants, ils ne font que trop rarement l’objet de mesures spécifiques alors même qu’ils sont les plus vulnérables à la pollution de l’air, et que les habitudes de mobilité se prennent dès l’enfance" déclare Jodie Soret, chargée de la campagne Pollution de l’air pour UNICEF France.

Paris première, Marseille dernière.
Paris se distingue par sa zone à faibles émissions
, déjà opérationnelle sur une partie du territoire métropolitain (49 communes du Grand Paris ont rejoint le dispositif). L’ambition de cette ZFE tire la capitale en haut du classement : l’objectif fixé est une sortie complète du diesel en 2024 et une sortie de l’essence en 2030. Strasbourg se positionne aussi en ce sens et Grenoble doit encore confirmer son engagement.
Marseille est dans le rouge, que ce soit sur l’abandon du tout-voiture, le développement du vélo, l’offre et l’usage des transports en commun, ou la protection des enfants face à la pollution de l’air. Une bonne nouvelle à noter cependant : la métropole marseillaise travaille actuellement sur un projet de zone à faibles émissions pour limiter la circulation des véhicules polluants dans la ville, mais dont l’ambition reste floue à ce stade… A suivre !
D’autres agglomérations, comme Lyon et Nantes, se démarquent positivement sur certains enjeux (alternatives à la voiture, aides à la transition ou protection des enfants), mais sont encore trop timides notamment sur la sortie des véhicules polluants et la réduction de la place de la voiture dans l’espace public ; or il faut nécessairement avancer sur ce front pour lutter efficacement contre la pollution de l’air.
Un grand nombre d’agglomérations restent trop en retrait sur l’ensemble des thématiques considérées : c’est le cas de Lille, Bordeaux, Rennes ou Toulouse. Montpellier et Nice sont même très en retard, ce qui les rapproche de Marseille en toute fin de classement.

A l’approche des élections municipales, et dans un contexte de prise de conscience et de mobilisation croissante des citoyen.nes sur les enjeux écologiques, 
les candidat.es aux élections municipales seront aussi jugé.es sur leurs engagements pour protéger notre santé et notre climat…

RAC - Synthèse complète - 2019-12-17