Veille juridique

Mise en demeure émise par un comptable public : cet acte dépourvu de tout effet décisoire, ne constitue pas un acte faisant grief et n’est pas susceptible de recours

Rédigé par ID.CiTé le 26/10/2019



Aux termes de l'article L. 1617-5 du code général des collectivités territoriales, dans sa rédaction applicable au présent litige :
" 1° En l'absence de contestation, le titre de recettes individuel ou collectif émis par la collectivité territoriale ou l'établissement public local permet l'exécution forcée d'office contre le débiteur. / Toutefois, l'introduction devant une juridiction de l'instance ayant pour objet de contester le bien-fondé d'une créance assise et liquidée par une collectivité territoriale ou un établissement public local suspend la force exécutoire du titre. / (...)


2° L'action dont dispose le débiteur d'une créance assise et liquidée par une collectivité territoriale ou un établissement public local pour contester directement devant la juridiction compétente le bien-fondé de ladite créance se prescrit dans le délai de deux mois suivant la réception du titre exécutoire ou, à défaut, du premier acte procédant de ce titre ou de la notification d'un acte de poursuite. / L'action dont dispose le débiteur de la créance visée à l'alinéa précédent pour contester directement devant le juge de l'exécution mentionné aux articles L. 213-5 et L. 213-6 du code de l'organisation judiciaire la régularité formelle de l'acte de poursuite diligenté à son encontre se prescrit dans le délai de deux mois suivant la notification de l'acte contesté. / (...)

4° Une ampliation du titre de recettes individuel ou de l'extrait du titre de recettes collectif est adressée au redevable sous pli simple. Lorsque le redevable n'a pas effectué le versement qui lui était demandé à la date limite de paiement, le comptable public compétent lui adresse une mise en demeure de payer avant la notification du premier acte d'exécution forcée devant donner lieu à des frais. (...) /

5° (...) L'envoi de la mise en demeure de payer tient lieu du commandement prescrit par le code des procédures civiles d'exécution préalablement à une saisie-vente (...) ".

La mise en demeure par laquelle le comptable public invite une personne visée par un titre exécutoire à s'acquitter de la somme concernée en application des dispositions précitées, dépourvue de tout effet décisoire, ne constitue pas un acte faisant grief.

En l'espèce, les conclusions présentées devant le tribunal dirigées contre la mise en demeure de payer du 7 novembre 2014 ainsi que les conclusions tendant à la décharge de l'obligation de payer la somme portée sur cette mise en demeure étaient irrecevables, malgré l'indication des voies et délais de recours et la mention selon laquelle le document tiendrait lieu du commandement prévu par le code des procédures civiles d'exécution…

CAA de BORDEAUX N° 17BX01273 - 2019-10-10