Ressources humaines

Près d’une personne syndiquée sur deux se déclare discriminée

Rédigé par ID.CiTé le 20/09/2019



Chaque année, le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) publient conjointement un baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi.

Cette 
12ème édition  vise à mieux connaître les discriminations en raison de l’activité syndicale.

Les résultats de cette enquête montrent que :
- La discrimination syndicale au travail est répandue : 46 % des personnes syndiquées interrogées affirment avoir déjà été discriminées ;

- L’engagement syndical est perçu comme un risque professionnel pour 42% de la population active et 67% des syndiqués interrogés. La peur des représailles de la part de la direction est le facteur qui dissuade le plus la population active de s’engager dans une activité syndicale (35%) ;

- Effectivement, l’enquête montre que les discriminations syndicales prennent souvent la forme de sanctions : absence d’évolution de carrière pour 47% personnes syndiquées interrogées, dégradation du climat de travail (44%), des conditions de travail (36%) et non-augmentation salariale (30%) ;

Engager un recours s’accompagne de représailles : 44% des personnes discriminées interrogées ayant tenté de faire cesser la situation ont fait l’objet de mesures de rétorsion de la part de leur employeur, suite à leurs démarches. La difficulté de prouver la discrimination est la principale cause de non-recours.

Les résultats préoccupants de cette enquête corroborent les constats du CESE et de la DARES quant à la persistance de pratiques discriminatoires à l’encontre des salariés syndiqués.

Pour les combattre, le Défenseur des droits publie, ce jour, un 
memento sur les discriminations syndicales dans l’emploi privé qui se veut un outil pratique et pédagogique afin que les acteurs de l’entreprise (employeurs, salariés et syndicats) puissent repérer, prouver et corriger les discriminations syndicales dans le déroulement de la carrière professionnelle.

Au plan international, la lutte contre les discriminations syndicales et la promotion de la liberté syndicale sont au cœur du mandat de l’Organisation Internationale du Travail qui célèbre cette année le centenaire de sa fondation. La liberté d’association et de négociation collective sont considérées comme des droits fondamentaux du travail. Chaque année, un organe de contrôle spécialisé de l’Organisation, le 
Comité de la liberté syndicale , étudie plaintes et réclamations émanant d’organisations syndicales du monde entier pour faire valoir ces droits découlant de conventions internationales. Depuis sa création en 1951, le comité a examiné plus de 3000 plaintes.
Défenseur des droits  - Dossier complet - 2019-09-19