Les bailleurs sociaux ne font pas que construire et gérer des logements : ils en achètent également. François Robert analyse ici cette activité méconnue des organismes HLM à Paris et Lyon, qui contribue à l’accroissement du parc social en France depuis le début des années 2000.
Qu’il s’agisse des mutations de son financement ou du changement dans les modes de production de logements, le secteur du logement social connaît actuellement de profondes transformations. Ces réformes entraînent une restructuration du secteur et un arrimage des politiques du logement social aux marchés fonciers et immobiliers.
Parmi les logiques et les effets de ce processus, sont souvent pointés la diminution des aides de l’État, le regroupement des bailleurs et surtout l’obligation des bailleurs à trouver d’autres sources de financement par l’augmentation des recettes locatives, la cession de patrimoine, voire la participation à des opérations immobilières (Gimat et Halbert 2018).
Toutefois, une pratique déjà ancienne et souvent oubliée contribue, depuis une trentaine d’années déjà, à l’accroissement du parc locatif social, à savoir l’acquisition de logements issus du parc privé. Avec les injonctions législatives de ces deux dernières décennies, ce processus de production de logements sociaux s’accélère dans un contexte de raréfaction des moyens publics alloués aux bailleurs sociaux et vient, de fait, favoriser l’alignement de ces organismes sur le marché privé. Nous voudrions ici mettre l’accent sur ce mode très spécifique d’entrée des logements sociaux dans le parc des bailleurs et essayer de comprendre l’évolution et les modifications de ce marché depuis la loi Barre (1977).
Au sommaire
La production de logements sociaux, une lente métamorphose
La loi SRU comme accélérateur des mutations
Un mouvement d’acquisitions sans précédent
Dualité des modes d’acquisitions et stratégies patrimoniales des bailleurs
Les ventes de logements entre bailleurs sociaux
Les acquisitions de logements issus du parc privé
Métropolitiques - Article complet - 2020-01-13
Qu’il s’agisse des mutations de son financement ou du changement dans les modes de production de logements, le secteur du logement social connaît actuellement de profondes transformations. Ces réformes entraînent une restructuration du secteur et un arrimage des politiques du logement social aux marchés fonciers et immobiliers.
Parmi les logiques et les effets de ce processus, sont souvent pointés la diminution des aides de l’État, le regroupement des bailleurs et surtout l’obligation des bailleurs à trouver d’autres sources de financement par l’augmentation des recettes locatives, la cession de patrimoine, voire la participation à des opérations immobilières (Gimat et Halbert 2018).
Toutefois, une pratique déjà ancienne et souvent oubliée contribue, depuis une trentaine d’années déjà, à l’accroissement du parc locatif social, à savoir l’acquisition de logements issus du parc privé. Avec les injonctions législatives de ces deux dernières décennies, ce processus de production de logements sociaux s’accélère dans un contexte de raréfaction des moyens publics alloués aux bailleurs sociaux et vient, de fait, favoriser l’alignement de ces organismes sur le marché privé. Nous voudrions ici mettre l’accent sur ce mode très spécifique d’entrée des logements sociaux dans le parc des bailleurs et essayer de comprendre l’évolution et les modifications de ce marché depuis la loi Barre (1977).
Au sommaire
La production de logements sociaux, une lente métamorphose
La loi SRU comme accélérateur des mutations
Un mouvement d’acquisitions sans précédent
Dualité des modes d’acquisitions et stratégies patrimoniales des bailleurs
Les ventes de logements entre bailleurs sociaux
Les acquisitions de logements issus du parc privé
Métropolitiques - Article complet - 2020-01-13