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Qui sont les personnes sans domicile ? Combien sont-elles ? Quelles solutions pour les personnes sans abri ?

Rédigé par ID.CiTé le 17/01/2020




Chaque année, en période hivernale, resurgit la problématique de la mise à l’abri des personnes à la rue ou en situation d’exclusion. Depuis le 1er novembre, la Croix-Rouge a été déclenchée dans le cadre du Plan Grand Froid dans une quinzaine de départements, entraînant des mesures de prévention et d’accompagnement de ces personnes en danger. L’Etat, de son côté, a porté à 146 000 le nombre de places d’hébergement. Autant de dispositifs indispensables, mais qui ne règlent pas le problème de fond.

Qui sont les personnes sans domicile ? Combien sont-elles ?
Difficile à dire, tant les profils et les parcours de vie sont multiples. Il n’existe d’ailleurs pas de définition officielle faisant consensus. De plus, ces publics peuvent être "invisibles" aux yeux de l’administration comme des services de veille sociale. Nombreux sont ceux qui n’ont pas recours au 115, le numéro d’urgence sociale géré par les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO*). En outre, tout un pan des situations de mal logement en France reste occulté. La dernière étude de l’INSEE, "Sans domicile", avançait le chiffre de 141 000 personnes hébergées ou à la rue en 2012. Autant dire qu’il est probablement très en deça de la réalité actuelle. Mais si leur nombre reste flou, nous connaissons mieux leurs profils et leurs besoins.
*Le SIAO est chargé de mettre en adéquation sur un département, l’offre d’hébergement et de logement adapté avec le besoin des personnes en absence de logement. Le SIAO est notamment porteur du numéro d’urgence pour les sans-abri dénommé "115".

Sans-abri : un enjeu d’observation sociale
La Fédération nationale des Samu sociaux, dont la Croix-Rouge française est vice-présidente, a mené des enquêtes de terrain en mars et septembre-octobre 2017 permettant d’affiner la typologie des publics rencontrés dans la rue. D’année en année, d’un hiver à l’autre, il est observé certaines constantes…

Avec 210 Samu sociaux bénévoles ou professionnels présents dans 77 départements, la Croix-Rouge française est le premier opérateur de maraude en France. Ces dispositifs jouent un rôle déterminant dans la prise en charge des personnes sans domicile (ou risquant de l’être). Les équipes mobiles (près de 9 000 bénévoles et salariés) sont la première réponse pour tisser ou maintenir du lien social avant d’orienter et d’accompagner les personnes fragiles. Elles sont également appelées à recenser les situations des personnes rencontrées et à les faire remonter aux services déconcentrés de l’Etat et au siège de la Croix-Rouge française de manière agrégée et anonymisée. Les Samu sociaux participent ainsi d’une meilleure connaissance des publics à la rue et de leurs besoins, indispensable à l’amélioration des politiques publiques de lutte contre les exclusions.    

Sortir d’une gestion au thermomètre
La période hivernale correspond à une période de veille saisonnière qui s’échelonne du 1er novembre au 31 mars. Elle est synonyme d’augmentation des épidémies et maladies infectieuses liées au froid et engendre systématiquement, du côté de l’État comme des associations, un renforcement des mesures de prévention et de protection des populations vulnérables. En cas d’épisode de grand froid, le niveau de mobilisation est renforcé, via l’intensification des maraudes ou des dispositifs de mise à l’abri. Depuis décembre 2018, le Plan Grand froid a ainsi été déclenché dans 14 départements : ouverture de centres d’hébergements d’urgence, mise en place de maraudes supplémentaires de jour comme de nuit, ouverture de lieux d’accueils de jour ou extension des horaires, etc.
La Croix-Rouge française est fortement mobilisée sur toutes ces actions d’urgence absolument indispensables mais cependant insatisfaisantes en termes de qualité d’accueil et d’accompagnement : insécurité, manque de places, d’intimité, d’adéquation avec les besoins des publics accueillis, confort très précaire, etc. Des constats qui expliquent le refus d’hébergement de nombreuses personnes à la rue.
La Croix-Rouge française rappelle depuis des années le principe d’inconditionnalité de l’accueil et l’obligation de respecter la dignité des personnes. Elle prône, par ailleurs, la pérennisation des places d’urgence. En effet, les besoins des personnes sans domicile ne s’arrêtent pas au printemps ! A l’issue de l’hiver 2016-2017, 26 % des personnes hébergées ont été remises à la rue.

Formation SOLIDAR :
En 2014, le Conseil d’Administration de la Croix-Rouge française a rendu obligatoire la formation Solidar pour tous les bénévoles engagés dans l’activité de maraude.
L’objectif de cette formation est de présenter la nature, les objectifs et l’organisation des maraudes à la Croix-Rouge française. Intervenir à la rue est une action qui n’est pas anodine, ce module de formation permet de se faire une idée objective sur l’action d’aller vers les personnes en grande précarité et ainsi éviter les fausses idées et la déception que cette activité pourrait engendrer.


Croix Rouge - Communiqué complet- 2020-01-14