Articles

Régions - L’innovation en actions à travers les pactes régionaux d’investissement dans les compétences - Un forum d’échanges entre acteurs s’est tenu le 16 janvier

Rédigé par ID.CiTé le 27/01/2020



L’objet de la journée était de mettre en avant les bonnes pratiques développées avec les pactes: nouvelles modalités d’achats, meilleur repérage des publics, modularisation  des formations, solutions permettant d’alterner formation et emploi, développement de nouvelles formes de formation: actions de formation en situation de travail (AFEST), e-learning…

Valoriser la mobilisation des Régions
C’était aussi l’occasion de valoriser la 
mobilisation des Régions dans les PRIC , et les enseignements qu’elles en retirent pour améliorer leurs politiques publiques pour l’emploi et la formation, et ouvrir de nouveaux chantiers de travail avec le Haut commissariat pour les prochains mois.
Les pactes régionaux permettent aux acteurs d’innover dans l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi non qualifiés et des jeunes décrochés du système scolaire. Ils sont pluriannuels et permettent de donner sécurité et prévisibilité aux Régions pour investir dans des parcours de formation qualifiants. Ils ont été signés entre l’Etat et chaque Région courant 2019, après une première année de transition avec les plans de formation précédents (plan 500.000).
A ce jour, ces plans ont permis de doubler le nombre d’entrées en formation, passé de 200.000 en 2018 et à 400.000 en 2019. En 2020, c’est 450.000 entrées qui sont prévues. Toutes les Régions ont enclenché une dynamique de programmation. La formation est ainsi pleinement appréhendée comme une voie vers l’emploi. A terme, en 2022, l’objectif est au total de 2 millions d’entrées en formation. Les Régions sont responsables de la mise en œuvre des pactes jusqu’en 2022, mais dépendantes aussi de la performance des autres acteurs de la chaîne, notamment Pôle Emploi et le service public de l’emploi de manière générale, a noté Georgette Bréard.

Un enjeu primordial: le repérage des “invisibles”

Au delà de l’enjeu quantitatif (augmenter le nombre de formations offertes), les PRIC posent un enjeu qualitatif: mettre sous tension l’offre de formation et la faire évoluer pour répondre plus rapidement aux besoins dans une perspective de retour rapide à l’emploi. A cet égard, le repérage des publics dits "invisibles", c’est-à-dire ceux qui ne sont pas dans les radars du service public de l’emploi, est primordial. Il est la première étape indispensable dans la mise en œuvre des pactes. L’accompagnement doit permettre que ces publics puissent s’inscrire dans de véritables parcours sans couture, alternant des périodes de formation quelle qu’en soit la forme (alternance, AFEST, pré-qualifiant, qualifiant), d’immersion en milieu de travail, de retour en formation…
Cet exercice ne va pas de soi, il nécessite que les acteurs travaillent ensemble pour partager leurs informations et mieux articuler leurs dispositifs. Cet exercice est d’autant plus difficile que les publics visés par les pactes, notamment les bénéficiaires de minima sociaux, ne sont pas les plus enclins à se former. Il y a donc un travail particulier à mener avec les partenaires du service public de l’insertion, en premier lieu les Départements. Les pactes doivent permettre de mieux faire travailler ensemble acteurs de l’insertion et acteurs du service public de l’emploi, a souligné la représentante des Régions.

La rémunération des stagiaires abordée par les Régions
Les pactes sont aussi l’occasion d’identifier les freins et les irritants du système actuel de formation des personnes en recherche d’emploi. Ainsi la rémunération des stagiaires peut être un frein au développement de la formation pour les publics du pacte. La question de la réévaluation de cette rémunération a été abordée dans de nombreux pactes régionaux:

Bourgogne-Franche-Comté  a ainsi par exemple décidé de doubler la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle. La Normandie  est en train de mettre en place un système similaire.
la 
Bretagne  a également fait évoluer son dispositif d’aide en transformant les rémunérations des stagiaires en aides directes à ces derniers. Parmi les avantages d’une telle évolution, la possibilité d’avancer les fonds en début de mois au stagiaire et/ou de cumuler cette aide avec d’autres prestations notamment en matière de mobilité ou de garde d’enfants.
Les règles de la commande publique pour l’achat de formations collectives peuvent parfois limiter les solutions pour répondre à des besoins rapides de formations. Des réflexions doivent être menées avec l’Etat pour tirer les enseignements de ces cas et y apporter des solutions.

Le besoin d’une meilleure coordination Etat-Régions
Pour cette année 2020, les Régions attendent une meilleure coordination entre les pactes régionaux et les appels à projets et dispositifs financés sur le volet national du Plan d’investissement dans les compétences (PIC). Ces derniers sont souvent en concurrence directe avec des dispositifs régionaux. Leurs appels à projets diffusés en 2018/2019 ont été élaborés sans les Régions, pour leur contenus et modalités d’intervention.

Les Régions souhaitent ainsi qu’il y ait une possibilité de co-instruction des dossiers du PIC national en Région avec les DIRECCTE, pour éviter les concurrences de dispositifs et/ou d’appels à projets.
La réussite des pactes reposera enfin sur la capacité de réussir le reporting et la valorisation des bonnes pratiques. Pour l’instant, les données disponibles utilisées par l’Etat ne couvrent que les données de Pôle Emploi et ne prennent pas toujours en compte celles disponibles dans les bases de données des Régions. Les Régions seront très attentives à l’exercice d’évaluation des pactes. Il y a en particulier un enjeu d’articulation entre les travaux d’évaluation menés au plan national et ceux qui pourront être menés dans le cadre des pactes régionaux.


Régions de France - Synthèse complète - 2020-01-20