Un peu moins de la moitié des Français sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle "il y a trop d’immigrés en France", selon les données 2020 de la Sofres. Voilà un chiffre sur lequel s’appuient de nombreux discours politique aujourd’hui. Pourtant, il ne signifie pas grand-chose. Et les Français sont de moins en moins nombreux à le penser.
La part de ceux qui seraient d’accord rassemble en réalité 18 % de Français qui le sont "tout à fait" et 28 % "plutôt" (sondage Sofres 2020). On regroupe deux manières de voir bien différentes. Si la réponse "tout à fait d’accord" est claire, le "plutôt" est vague. Certains Français peuvent penser que les immigrés sont "plutôt" trop nombreux dans certains quartiers sans être opposés à leur présence. De fait, les populations immigrées sont très concentrées localement. Le "plutôt" peut aussi signifier que les sondés aimeraient que les pouvoirs publics prennent davantage en considération les difficultés sociales auxquelles ils sont eux-mêmes confrontés, et que certains attribuent à la présence des immigrés. Le mode d’expression d’une exaspération bien plus large.
Le débat médiatique du moment influence les résultats. En fonction de l’intérêt de la presse pour la question, des déclarations des uns et des autres dans les médias, les sondés vont se positionner différemment. Le record a été battu en 2013 : 19 points séparent alors l’enquête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) selon laquelle 75 % sont "tout à fait" ou "plutôt" d’accord avec "il y a trop d’immigrés en France", et celle de la Sofres (54 %). Comprend qui peut.
La formulation de la question 1 aboutit mécaniquement à une part élevée de "trop". Les sondeurs recherchent les clivages. Un exercice réalisé en 2000 par la CNCDH a donné des résultats édifiants. L’organisme a posé la même question avec deux modalités de réponse. Dans un cas, à la question "y a-t-il trop d’immigrés ?", on ne pouvait répondre que "trop" ou "pas trop". Dans l’autre cas, on pouvait répondre "trop", "juste assez" ou "pas assez". Dans le premier cas, 60 % de personnes estimaient qu’il y avait "trop" d’immigrés et 30 % "pas trop", 10 % ne sachant pas. Dans le second, on obtenait 48 % de "trop" et 43 % de "juste assez", 1 % de "pas assez", 8 % ne se prononçant pas.
Au sommaire
- Surprise ! De moins en moins de Français pensent qu’il y a trop d’immigrés
- Comment expliquer l’emballement médiatique ?
COMPAS - Document complet - 2020-07-07
La part de ceux qui seraient d’accord rassemble en réalité 18 % de Français qui le sont "tout à fait" et 28 % "plutôt" (sondage Sofres 2020). On regroupe deux manières de voir bien différentes. Si la réponse "tout à fait d’accord" est claire, le "plutôt" est vague. Certains Français peuvent penser que les immigrés sont "plutôt" trop nombreux dans certains quartiers sans être opposés à leur présence. De fait, les populations immigrées sont très concentrées localement. Le "plutôt" peut aussi signifier que les sondés aimeraient que les pouvoirs publics prennent davantage en considération les difficultés sociales auxquelles ils sont eux-mêmes confrontés, et que certains attribuent à la présence des immigrés. Le mode d’expression d’une exaspération bien plus large.
Le débat médiatique du moment influence les résultats. En fonction de l’intérêt de la presse pour la question, des déclarations des uns et des autres dans les médias, les sondés vont se positionner différemment. Le record a été battu en 2013 : 19 points séparent alors l’enquête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) selon laquelle 75 % sont "tout à fait" ou "plutôt" d’accord avec "il y a trop d’immigrés en France", et celle de la Sofres (54 %). Comprend qui peut.
La formulation de la question 1 aboutit mécaniquement à une part élevée de "trop". Les sondeurs recherchent les clivages. Un exercice réalisé en 2000 par la CNCDH a donné des résultats édifiants. L’organisme a posé la même question avec deux modalités de réponse. Dans un cas, à la question "y a-t-il trop d’immigrés ?", on ne pouvait répondre que "trop" ou "pas trop". Dans l’autre cas, on pouvait répondre "trop", "juste assez" ou "pas assez". Dans le premier cas, 60 % de personnes estimaient qu’il y avait "trop" d’immigrés et 30 % "pas trop", 10 % ne sachant pas. Dans le second, on obtenait 48 % de "trop" et 43 % de "juste assez", 1 % de "pas assez", 8 % ne se prononçant pas.
Au sommaire
- Surprise ! De moins en moins de Français pensent qu’il y a trop d’immigrés
- Comment expliquer l’emballement médiatique ?
COMPAS - Document complet - 2020-07-07