Chaque année, des séjours collectifs sont organisés par les collectivités territoriales, les associations d’éducation populaire ou de loisirs, les comités d’entreprise ou les clubs sportifs…
Au cours de l’année 2018-2019, on compte près de 1,5 million de départs en vacances d’enfants et d’adolescents, partis sans leur famille, "loin" de leurs copains, de leur quartier ou de leur village, au sein d’accueils collectifs de mineurs avec hébergement [1]. Si la fréquentation de ces séjours collectifs fléchit de manière continue depuis 25 ans, l’expérience de la "colo" reste largement partagée par les jeunes vivant en France : en 2011, 40 % des jeunes de 18 ans sont partis au moins une fois en séjour collectif au cours de leur vie .
Par-delà les chiffres de fréquentation, on connait encore peu l’effet biographique des colonies de vacances sur les jeunes qui partent et en quoi ces vacances encadrées sont distinctes des autres institutions d’encadrement juvénile (famille, école, groupe de pairs, loisirs).
Qu’est-ce que la "colo" fait aux filles, aux garçons, aux enfants des classes moyennes supérieures ou des classes populaires, aux descendants d’immigrés, aux jeunes ruraux, ou aux jeunes urbains ?
Autant de questions que l’enquête "Ce que les colos font aux jeunes", menée par l’INJEP au cours de l’été 2019, a cherché à documenter. Cette recherche avait pour objectif d’explorer la socialisation juvénile en colonie de vacances. Elle a mis au jour la spécificité du cadre socialisateur de ces vacances encadrées, qui repose autant sur des normes explicites que sur les manières d’être (déjà) incorporées par les adolescents et les membres des équipes d’animation. On y constate que la colonie de vacances est une institution "enveloppante" qui vise à la fois à créer un collectif et à agir sur chaque jeune individuellement, pour le bien du groupe et pour leur bien personnel. Ses effets socialisateurs sont doubles.
La "colo" renforce certaines dispositions - c’est-à-dire des manières d’être, de faire, de penser - acquises hors de cet espace, particulièrement liées à un apprentissage juvénile des rapports de pouvoir - liés à la classe sociale d’origine et/ou au genre. Dans le même temps, la colonie de vacances est l’occasion d’une transformation de soi inédite, en ce qu’elle permet de grandir et d’élargir son univers culturel de référence.
Au sommaire
- La socialisation
- La colonie de vacances, une institution "enveloppante" aux normes explicites
- La "loi du groupe", un cadre socialisateur implicite
- Renforcement de socialisations ordinaires et rapports de pouvoir
- Exploration et transformation de soi inédites en colonie de vacances
INJEP - Document complet - 2020-07-08
Les vacances d’été des 6-17 ans : quels effets liés à la crise sanitaire ?
UNAF - Synthèse complète - 2020-07-07
Au cours de l’année 2018-2019, on compte près de 1,5 million de départs en vacances d’enfants et d’adolescents, partis sans leur famille, "loin" de leurs copains, de leur quartier ou de leur village, au sein d’accueils collectifs de mineurs avec hébergement [1]. Si la fréquentation de ces séjours collectifs fléchit de manière continue depuis 25 ans, l’expérience de la "colo" reste largement partagée par les jeunes vivant en France : en 2011, 40 % des jeunes de 18 ans sont partis au moins une fois en séjour collectif au cours de leur vie .
Par-delà les chiffres de fréquentation, on connait encore peu l’effet biographique des colonies de vacances sur les jeunes qui partent et en quoi ces vacances encadrées sont distinctes des autres institutions d’encadrement juvénile (famille, école, groupe de pairs, loisirs).
Qu’est-ce que la "colo" fait aux filles, aux garçons, aux enfants des classes moyennes supérieures ou des classes populaires, aux descendants d’immigrés, aux jeunes ruraux, ou aux jeunes urbains ?
Autant de questions que l’enquête "Ce que les colos font aux jeunes", menée par l’INJEP au cours de l’été 2019, a cherché à documenter. Cette recherche avait pour objectif d’explorer la socialisation juvénile en colonie de vacances. Elle a mis au jour la spécificité du cadre socialisateur de ces vacances encadrées, qui repose autant sur des normes explicites que sur les manières d’être (déjà) incorporées par les adolescents et les membres des équipes d’animation. On y constate que la colonie de vacances est une institution "enveloppante" qui vise à la fois à créer un collectif et à agir sur chaque jeune individuellement, pour le bien du groupe et pour leur bien personnel. Ses effets socialisateurs sont doubles.
La "colo" renforce certaines dispositions - c’est-à-dire des manières d’être, de faire, de penser - acquises hors de cet espace, particulièrement liées à un apprentissage juvénile des rapports de pouvoir - liés à la classe sociale d’origine et/ou au genre. Dans le même temps, la colonie de vacances est l’occasion d’une transformation de soi inédite, en ce qu’elle permet de grandir et d’élargir son univers culturel de référence.
Au sommaire
- La socialisation
- La colonie de vacances, une institution "enveloppante" aux normes explicites
- La "loi du groupe", un cadre socialisateur implicite
- Renforcement de socialisations ordinaires et rapports de pouvoir
- Exploration et transformation de soi inédites en colonie de vacances
INJEP - Document complet - 2020-07-08
Les vacances d’été des 6-17 ans : quels effets liés à la crise sanitaire ?
UNAF - Synthèse complète - 2020-07-07