D’après l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) 2018 de la DREES, en France, la moitié des 6,6 millions de personnes1 bénéficiaires de revenus minima garantis (c’est-à-dire de minima sociaux ou de la prime d’activité) fin 2017 sont pauvres en conditions de vie (graphique A), selon l’indicateur usuel de l’Insee.
Elles sont cinq fois plus concernées par cette forme de pauvreté que l’ensemble de la population. Si les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) sont les plus exposés à la pauvreté en conditions de vie (respectivement 68 % et 63 %), leur situation est relativement stable par rapport à 2012.
En revanche, les allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse, qui ont des taux de pauvreté en conditions de vie plus faibles (respectivement 45 % et 59 %), voient leur situation se détériorer depuis 2012 (+6 et +9 points). L’enquête BMS ayant été élargie aux bénéficiaires de la prime d’activité, cette étude permet une première analyse des conditions de vie de ses bénéficiaires, qui sont plus proches de celles des bénéficiaires de minima sociaux que de celles de l’ensemble de la population : 46 % sont pauvres en conditions de vie, contre 11 % de l’ensemble de la population.
À autres caractéristiques similaires (facteurs sociodémographiques, composition du ménage, etc.), un bénéficiaire du RSA a plus de risques d’être pauvre en conditions de vie qu’un bénéficiaire d’un autre revenu minimum garanti. Être limité dans les activités de la vie quotidienne, chômeur ou inactif, né à l’étranger, résider en région parisienne, être isolé de sa famille ou de ses amis, sont également des facteurs associés à un plus fort risque d’être pauvre en conditions de vie.
Plus d’un bénéficiaire de revenus minima garantis sur deux subit des restrictions de consommation
L’indicateur de pauvreté en conditions de vie se compose de quatre dimensions : les restrictions de consommation, les contraintes budgétaires, les retards de paiement et les difficultés de logement. Quelle que soit la dimension, les bénéficiaires de revenus minima garantis sont davantage en difficulté que l’ensemble de la population (graphique B). Si les restrictions de consommation concernent fortement les bénéficiaires de la prime d’activité (45 %), elles sont encore plus fréquentes chez les bénéficiaires de minima sociaux : 65 % d’entre eux déclarent subir d’importantes restrictions de consommation, soit plus de six fois plus que l’ensemble de la population.
Les restrictions alimentaires sont particulièrement répandues et conduisent 5 % des bénéficiaires de revenus minima garantis à avoir recours à des distributions de repas ou à des colis alimentaires, et 28 % à consommer des denrées données par leur entourage. 9 % reçoivent une aide alimentaire ou des denrées données par l’entourage et jugent cette aide très importante ou déclarent qu’ils ne pourraient pas vivre sans.
Le renoncement aux soins est également important : 18 % des bénéficiaires de revenus minima garantis déclarent avoir renoncé à une consultation de médecin et 29 % à des soins dentaires pour raisons financières.
Près de la moitié des bénéficiaires de revenus minima garantis sont contraints sur un plan budgétaire. L’entourage permet néanmoins de desserrer en partie ces contraintes, en particulier dans les domaines de l’alimentation et du logement.
En 2018, plus d’un quart des bénéficiaires de revenus minima garantis ont eu des retards de paiement. Cette dimension de la pauvreté en conditions de vie est la seule qui baisse par rapport à 2012 (-5 points). 14 % avaient encore des factures de l’année impayées fin 2018.
Enfin, 19 % des bénéficiaires de revenus minima garantis rencontrent des difficultés de logement fin 2018. Notamment, un tiers des bénéficiaires du RSA vivent dans un logement surpeuplé. La difficulté de logement la plus répandue est celle pour chauffer son logement.
Un nouvel indicateur européen de privation matérielle et sociale a récemment été défini. Il permet également de constater les difficultés des bénéficiaires de revenus minima garantis. Selon cet indicateur, environ deux tiers d’entre eux sont en situation de privation matérielle et sociale fin 2018 (au moins cinq difficultés sur treize) contre 14 % de l’ensemble de la population. Ils sont près de la moitié (46 %) en situation de privation sévère (au moins sept difficultés sur treize) contre 8 % de l’ensemble de la population.
DREES - Les Dossiers n°61 - 2020-07-08
Les chiffres clés
Elles sont cinq fois plus concernées par cette forme de pauvreté que l’ensemble de la population. Si les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) sont les plus exposés à la pauvreté en conditions de vie (respectivement 68 % et 63 %), leur situation est relativement stable par rapport à 2012.
En revanche, les allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse, qui ont des taux de pauvreté en conditions de vie plus faibles (respectivement 45 % et 59 %), voient leur situation se détériorer depuis 2012 (+6 et +9 points). L’enquête BMS ayant été élargie aux bénéficiaires de la prime d’activité, cette étude permet une première analyse des conditions de vie de ses bénéficiaires, qui sont plus proches de celles des bénéficiaires de minima sociaux que de celles de l’ensemble de la population : 46 % sont pauvres en conditions de vie, contre 11 % de l’ensemble de la population.
À autres caractéristiques similaires (facteurs sociodémographiques, composition du ménage, etc.), un bénéficiaire du RSA a plus de risques d’être pauvre en conditions de vie qu’un bénéficiaire d’un autre revenu minimum garanti. Être limité dans les activités de la vie quotidienne, chômeur ou inactif, né à l’étranger, résider en région parisienne, être isolé de sa famille ou de ses amis, sont également des facteurs associés à un plus fort risque d’être pauvre en conditions de vie.
Plus d’un bénéficiaire de revenus minima garantis sur deux subit des restrictions de consommation
L’indicateur de pauvreté en conditions de vie se compose de quatre dimensions : les restrictions de consommation, les contraintes budgétaires, les retards de paiement et les difficultés de logement. Quelle que soit la dimension, les bénéficiaires de revenus minima garantis sont davantage en difficulté que l’ensemble de la population (graphique B). Si les restrictions de consommation concernent fortement les bénéficiaires de la prime d’activité (45 %), elles sont encore plus fréquentes chez les bénéficiaires de minima sociaux : 65 % d’entre eux déclarent subir d’importantes restrictions de consommation, soit plus de six fois plus que l’ensemble de la population.
Les restrictions alimentaires sont particulièrement répandues et conduisent 5 % des bénéficiaires de revenus minima garantis à avoir recours à des distributions de repas ou à des colis alimentaires, et 28 % à consommer des denrées données par leur entourage. 9 % reçoivent une aide alimentaire ou des denrées données par l’entourage et jugent cette aide très importante ou déclarent qu’ils ne pourraient pas vivre sans.
Le renoncement aux soins est également important : 18 % des bénéficiaires de revenus minima garantis déclarent avoir renoncé à une consultation de médecin et 29 % à des soins dentaires pour raisons financières.
Près de la moitié des bénéficiaires de revenus minima garantis sont contraints sur un plan budgétaire. L’entourage permet néanmoins de desserrer en partie ces contraintes, en particulier dans les domaines de l’alimentation et du logement.
En 2018, plus d’un quart des bénéficiaires de revenus minima garantis ont eu des retards de paiement. Cette dimension de la pauvreté en conditions de vie est la seule qui baisse par rapport à 2012 (-5 points). 14 % avaient encore des factures de l’année impayées fin 2018.
Enfin, 19 % des bénéficiaires de revenus minima garantis rencontrent des difficultés de logement fin 2018. Notamment, un tiers des bénéficiaires du RSA vivent dans un logement surpeuplé. La difficulté de logement la plus répandue est celle pour chauffer son logement.
Un nouvel indicateur européen de privation matérielle et sociale a récemment été défini. Il permet également de constater les difficultés des bénéficiaires de revenus minima garantis. Selon cet indicateur, environ deux tiers d’entre eux sont en situation de privation matérielle et sociale fin 2018 (au moins cinq difficultés sur treize) contre 14 % de l’ensemble de la population. Ils sont près de la moitié (46 %) en situation de privation sévère (au moins sept difficultés sur treize) contre 8 % de l’ensemble de la population.
DREES - Les Dossiers n°61 - 2020-07-08
Les chiffres clés